1. Remise en état de l'abri et des tunnels
   • ...des Chalets et
   • des Dortoirs
2. Les Calculs et Préparation pour le printemps
3. Ce qui a été accompli et l'expansion de votre population

Une fois la phase nettoyage bien terminée et les cocons propres sont triés et dans leur boite à cocons, vous pourrez les laisser se reposer pour l'hiver. Maintenant nous tournons notre attention vers les espaces pour les nids.

Remise en état de l'abri et des tunnels

Comme indiqué dans les instructions, nous n'allons pas laisser le bois des chalets et des dortoirs à la merci des éléments pendant l'hiver - le bois non-traité va se dégrader. Ce n'est pas nécessaire non plus. Pour des raisons assez évidentes, on ne peut pas traiter les surfaces qui entrent en contact avec les structures du nid. Par contre, l'utilisation de produits naturels non-toxique, comme l'huile de lin sur l'extérieur du nichoir (les côtés, le toit) est possible, si appliqué bien en avance de la saison - pour que les odeurs s'évaporent de la surface - laissant un petit peu plus de protection contre l'humidité.

Pendant 2015 nous avons testé un produit sur les toits des chalets - qui donne des bonnes indication de ne pas être toxique, avec un séchage rapide de 2h, sans odeur après (trouvé chez M.Bricolage) :  Les indications disent aussi que ça protège le bois contre l'UV.

Très importante: l'utilisation de ce produit est seulement pour les toits ou côtés des nichoirs - il ne faut pas que le polymère touche les surfaces où les abeilles mettent leur pollen (à l’intérieure des tiroirs des dortoirs par exemple).

Les Chalets contenant les tunnels détachés

Avant de remettre les nichoirs en place (après notre première alerte de l'année) vous devez commencer à réfléchir aux tunnels que vous mettrez au printemps prochain et à leur quantité (voir les calculs ci-dessous), surtout en faisant le nettoyage et le tri des tunnels abîmés.

Pour fournir les tunnels détachés des chalets, vous avez trois options:

1. Les tubes en carton - le nouveau guide pour mieux exploiter les tubes en carton de 2017 est ici - c'est un document '.pdf' de 10 pages (2,5Kb). Pour en acheter vous pouvez allez sur la page des Chalets.
2. Les roseaux dans la nature - surtout du Renouer de Japon ou des ombellifères.  Automne ou l'hiver est le moment parfait pour faire une balade avec des sécateurs car la sève est descendue dans les racines de ces plantes - lisez cet article pour les astuces et instructions pour les cueillir. Nous avons aussi un stock limité de ces roseaux (page contact) si vous avez déjà acheté un Chalet chez A.A.S..
3. Le papier recyclé pour refaire les pailles en papier. Si vous les avez utilisé l'année dernière, vérifiez si les tunnels non-occupé ont pris de l'humidité. Si l'entrée d'un tunnel n'est pas aussi propre ou aussi droit que le jour de sa fabrication, cela pourra gêner les ailes de l'abeille. Elles vont soit ignorer ce tunnel, soit perdre du temps à couper le papier qui les gêne. Également vérifiez si vous voyez de la lumière au bout du tunnel (l'abeille ne va pas aimer). Si c'est le cas, il faut le remplacer (ou le reboucher). Comme nous avons montré par nos analyses (en particulier voir le graphisme "cocons d'abeilles maçonnes par mètre de tunnel" sur la page), ces pailles en papier sont un moyen inférieur aux roseaux en terme de densité de cocons produits. Les pailles en papier fait maison sont une solution utile pour débuter quand on veut rapidement mettre un abri de test en place. Pour le long terme, pour accueillir les nids d'abeilles, pour leur donner un meilleur habitat et pour augmenter vos chances de réussite, il est conseillé de choisir...

Les Dortoirs

Si vous possédez un dortoir, après avoir fini de nettoyer et de retirer les cocons, il suffit de prendre une brosse assez dure pour éliminer le reste des parois des nids et les mites. L'odeur de la nidification des abeilles va rester et va encourager les prochaines générations d'abeilles du printemps. Quand vous brossez, faites attention au bois entre les tunnels pour ne pas abîmer les murs de bois internes.

Pour l'assemblage du dortoir, l'essentiel est que le total de la pile de tiroirs (et la languette) dépasse les murs verticaux de chaque côté, d'un millimètre à peu près : quand vous resserrerez le toit, les éléments internes seront bien serrés ensemble.

Il faut que l'abeille ne voit pas de lumière et ne sente pas de courant d'air au bout du tunnel ce qui ça va la rassurer, c'est un tunnel qui va protéger ses progénitures.  Si le bois a rétréci au soleil et que ce dépassement n'est plus possible, vous pouvez mettre une ou deux épaisseurs fines de carton sous le premier tiroir ou sous la languette du bas. L'essentiel c'est que les tiroirs ne bougent pas dans le dortoir quand le toit est en place - un simple test est d'essayer de les pousser avec le doigt.  Si les tiroirs bougent, il est quasiment certain que l'abeille n'y mettra pas son nid.

Après la découpe des tunnels par la mortaiseuse, j’utilise du papier de verre flexible (aussi trouvé chez M. Bricolage) pour rendre les tunnels lisse :

Il faut que les tunnels soient assez lisses et dégagés pour ne pas accrocher les ailes des abeilles. Cependant parfois quelques échardes qui étaient aplaties et non-repérées dans l'atelier vont occasionnellement se redresser avec l'humidité et cela peut décourager une abeille.  Elle va choisir un autre tunnel plus 'propre'.

Donc, vérifiez qu'il n'y a pas d'échardes importantes; utilisez du papier de verre fin pour les éliminer.

Les vices du toit : Depuis le début de la fabrication de mes dortoirs en masse, j'utilise des vis galvanisées de 35 mm de longueur avec des têtes de 4mm pour visser les toits.

Depuis mi-2016 je commence à utiliser des têtes de 5 mm de largeur et parfois les rondelles pour repartir la pression et éviter que le bois du toit  cède sous la pression.  Si vous avez achète un Dortoir avant cette changement, pensez à changer les visses et ajouter les rondelles.  Si après usage votre toit à besoin d'être renouveler merci de me le dire quand vous faites la prochaine commande et je vais vous envoyer les remplacements.

Les Calculs et Préparation pour le printemps

Pour l'expansion de votre population, dans l'idéal, chaque femelle va chercher à pondre entre 30 à 40 œufs et on peut compter en moyenne 10 mm de tunnel par œuf (incluant l'antichambre dans le calcul).   Donc, il faut mettre à disposition de chaque femelle, 2 à 3 tunnels de 15 cm.

Une autre façon de calculer - si tout va bien et que le climat n'est pas contre les abeilles - la population peut augmenter par un facteur de 3 à 4 chaque année. Si vous avez eu typiquement 3 tunnels bien remplis de cocons la première année, comptez à leur offrir au moins 9 à 12 tunnels pour la saison d'après.  Il y aura des abeilles qui se disperseront mais également des abeilles qui traverseront votre terrain et, avec l'odeur et l'activité, d'autres abeilles  seront contentes de venir habiter dans vos nichoirs.

Ce qui a été accompli et l'expansion de votre population

Finalement pour parler des bénéfices de cette phase. Vous avez:

• Secouru les abeilles derrière des cellules lourdement parasitées.
• Éliminé une accumulation de parasites qui ne seront plus à côté de la population au printemps.
• Rendu la population plus saine et
• Les femelles qui commenceront à faire leur nids au printemps auront une meilleure chance.  Non-encombré par les mites elles pourront correctement stocker la bonne quantité de nourriture en réduisant le risque d'infestation.

Comment juger quand il faut remettre les abris et boites à cocons en place? Les 4 indicateurs que les abeilles arrivent.

1. Introduction
2. Timing
3. Hygiène & Outils
4. La structure du nid
5. Vérification des tunnels
6. Le nettoyage
   1. Les débris du nid à nettoyer
   2. Les stocks de pollen non-consommés
   3. Les parasites
   4. Des phénomènes difficiles à identifier
   5. Des résultats qui méritent d'être notés

Introduction

La plupart des actes parasitaires qui engendrent la mort des abeilles, sont déjà faits avant la fin septembre (au moment où les larves se transforment en adultes).

En général on ne peut pas physiquement intervenir à l’intérieur des cellules du nid pour empêcher la nature des parasites – on court le risque de briser la structure interne du nid et de faire plus de mal que de bien aux larves vulnérables et fragiles. Cependant dès que cette période est passée, nous pouvons intervenir pour sauver les abeilles qui sont potentiellement condamnées derrière des cellules parasitées.

Nous pouvons désinfecter les nids des populations de parasites pour rendre l’environnement de l’abeille au printemps moins dangereux et pour assurer la bonne santé de la population émergente. La combinaison de ces gestes, plus le fait de mettre les abris hors de portée des parasites, au début de l’été, va favoriser un repeuplement d’abeilles dans vos espaces verts.

Timing

Nous avons entre la fin septembre et le début du printemps pour faire le nettoyage des nids d'abeilles - idéalement avant fin janvier.  Les parasites ne feront plus de dégâts pendant cette période car leur cycle de vie est ralenti par la baisse des températures d'automne.  C'est la période de repos, d'hibernation pour toute l'écologie de l'abeille. L'essentiel est de réagir, quand vous pouvez, pour éviter que les parasites soient toujours là au printemps et éviter ainsi que les abeilles soient forcées de traverser des cellules pleines de mites ou que des mouches adultes émergent parmi les tunnels.

L'hygiène

Il n’y a aucun risque pour notre santé à ouvrir les tunnels pendant la phase désinfection, car nous intervenons dans une écologie végétarienne,  les abeilles et leurs parasites sont en phase d’hibernation. De simples gestes d’hygiène seront nécessaires, comme mettre du papier journal sur la surface de nettoyage, ou se laver les mains après le travail accompli.

Les outils

Avant de récupérer votre abri et/ou tunnels il faut préparer la surface de travail avec quelques outils très simples qui sont à portée de main :

• Une petite lampe pour examiner l'intérieur des tunnels ;
• Des ciseaux si vous avez des tunnels en papier kraft ;
• Un cure-dent et/ou une brosse fine pour déloger le contenu, si nécessaire ;
• Un petit récipient/poubelle de table pour les débris qui tomberont des nids ;
• Une boite en bois pour stocker les cocons en bonne santé et éventuellement relâcher les abeilles émergentes au printemps. Le plus simple sera une boite à camembert vide et une feuille d'aluminium pour l'emballer et protéger des rongeurs pendant la phase de stockage ;
• Un bocal pour les cocons suspects, pour les garder à part de la population saine et pour les surveiller au cas où ils seraient parasités ;

  

Également si vous comptez suivre l’accroissement de votre population, il y a d'autres outils que vous pourriez avoir à portée de main:

• Une 'sonde' si vous avez des roseaux - moins large que les dimensions des tunnels, mais plus longue - comme un bâton d'encens, une baguette chinoise ou une aiguille à tricoter ;
• Une loupe pour mieux observer et se familiariser avec le détail du contenu et le monde des abeilles ;
• Une feuille de papier et une règle pour noter le nombre de cocons par tunnels et d'autres phénomènes. Si vous voulez un guide sur les observations à noter, téléchargez ce simple fichier de comptage (en .pdf) ;
• Un appareil photo pour enregistrer et partager vos découvertes et vos questions.

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La structure et composants du nid (d'abeille maçonne)

La structure : d'abord, voyons les nids quasi 'parfaits' où il n'y a pas de parasites:

Les composants

Vous allez commencer à découvrir tout le travail de l'abeille pour protéger sa progéniture des parasites.

• Le bouchon - première colonne à gauche de l'image, l'épaisseur du bouchon est variable selon la largeur du tunnel (3 à 6mm).  Sa finition est aussi variable.
• L’antichambre - les deux premiers morceaux de la colonne 2 sont typiques du mur arrière de l'antichambre. Cet espace a probablement évolué par la sélection naturelle à cause des becs d'oiseaux.
• Des parois intérieures d'une épaisseur de 0,5 mm, créant les cellules - sur l'image nous voyons sur les colonnes 2 et 3 à gauche une surface lisse vers l'entrée, les deux dernières colonnes (à droite) montrent une surface arrière moins lisse.

Un 'mur de commencement'

Le mur, un fond de tunnel arrondi est parfait pour recevoir un premier dépôt de pollen, quand le mur est droit l'abeille ira ailleurs. Si elle n'a pas d'autres choix l'évidence montre qu'elle va créer cet arrondi, c'est la raison pour laquelle nos dortoirs ont des fonds arrondis, l'abeille ne perdra pas de temps.

Voici un exemple des murs de commencement (vue arrière) fabriqués par les abeilles dans un nichoir de bois percé quand le mur arrière est droit.

La construction de ce mur est une perte de temps pour la population de ces abeilles. S'il y a un choix, l'abeille choisira un fond de tunnel arrondi.

Des structures plus complexes, dans des roseaux plus larges, apparaissent occasionnellement. Mes cornues ont fait leurs nids dans des roseaux qui ont jusqu'à 22 mm de diamètre et ces structures peuvent ressembler à celles qu'elles font dans les fissures de rochers.

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La vérification des tunnels et des nids

L'objectif numéro un de l'Osmiculteur est d'avoir une population d'abeilles solitaires en bonne santé. Pour éviter à tout prix que les parasites s’épanouissent et augmentent dans les coins des abris gérés, il faut examiner chaque tunnel au cas où il y aurait des nids   abandonnés et où les parasites auraient pris le dessus.

Le manque de bouchon n'est pas un signe que les abeilles ont ignoré le tunnel. Il est possible qu'une abeille n'ait pas complètement fini un tunnel. Les raisons en sont les suivantes :

• L'abeille n'a plus d’œufs à pondre - donc elle n'a rempli que la moité du tunnel et le bouchon se situe à l'intérieur ;
• L'abeille a été tuée, est décédée épuisée ou handicapée pendant qu'elle faisait son nid :

  

• Une période pluvieuse, extensive a interrompu son travail et elle est décédée à cause de son âge ou un manque de nourriture pendant son incapacité à voler ;
• Elle est devenue faible et a abandonné un nid avec une ou deux cellules dû à l’agressivité des concurrentes des nids voisins ;
• Avec l'âge les abeilles souffrent d'un type de sénilité - elles tremblent, deviennent désorientées et sont incapables de se rappeler où sont leurs nids. Également nous allons trouver occasionnellement des tunnels bouchés (ou partiellement) avec une seule cellule ou rien à l'intérieur.
• Les extrêmes de la météo : il est devenu de plus en plus évident qu'un coup de gel après la ponte ou une chaleur excessive peuvent affecter la survie des larves

Donc, pour une vérification complète il faut examiner la longueur de chaque tunnel fourni aux abeilles, pour éviter qu'il ne reste même qu'une seule cellule parasitée.  Il y a aussi un objectif secondaire : éviter d'ouvrir et potentiellement détruire les tunnels (en papier, carton ou roseau) que l'on peut utiliser la saison suivante. Évidement pour les dortoirs, cette destruction ne se pose pas.

Les Chalets - les roseaux et papiers Kraft

Sondage des tunnels : D'abord nous allons trier les tunnels bien bouchés et les mettre de coté.  Nous allons nous focaliser sur les tunnels soit-disant 'vides' vus de l’extérieur.  Vous pouvez utiliser une lampe pour examiner l'intérieur des tunnels, mais si les tunnels ne sont pas parfaitement droits ou s'ils semblent contenir de la matière, il faut les sonder. Pour accomplir cette tâche nous allons sonder les tunnels en utilisant un outil moins large que le diamètre des tunnels, mais plus long.

Parfois nous pourrons détecter une différence de poids, comme s'il y avait de la matière dans le tunnel. Pour les tubes en papier fabriqués à la main, nous pourrons aussi rouler la paille entre les doigts et détecter une résistance de la structure des parois intérieurs du nid.

Une fois la tâche de vérification accomplie, les tunnels confirmés comme vides seront remis dans le chalet et nous pourrons nous focaliser sur l'ouverture des autres tunnels.

• Le Papier Kraft - le dérouler en coupant le scotch avec des ciseaux ;
• Les Roseaux - commencer par le côté entrée du nid, d'abord en retirant le bouchon. Dans 95% des cas, il y a un espace vide derrière le bouchon (voir l’antichambre) ; vous verrez ensuite qu'il est relativement facile de faire une fente avec le pouce pour ouvrir le roseau sur sa longueur.
• Les tubes en carton - un produit pour 2016, les instructions seront à venir.

Les Dortoirs

Si vous possédez un dortoir (20, 35 tunnels ou commercial) vous n'êtes pas obligé de faire de sondage - s'il n'est pas évident qu'il y ait des tunnels bouchés, une lampe va suffire pour voir s'il y a des nids à l'intérieur.

S'il y en a, il suffit de simplement dévisser le toit pour relâcher la pression qui tient les tiroirs en place. Ne touchez pas aux autres vis. Notez l'ordre et positionnement des pièces non-vissées (s'il y une languette ou pas),  plus tard nous allons parler de la remise en état du dortoir.

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Le nettoyage

Les gestes sont très simples ; essentiellement c'est comme si vous aviez des petits pois à écosser, sauf que pour vous ce sont des cocons contenant des abeilles en phase hibernation. Après, vous ferez un simple rinçage des cocons, pour retirer les débris du nid et les larves des mouches cachées, ou un nettoyage avec du sable. Cependant, les cocons seront plus ou moins faciles à retirer selon l'espace où vous les trouverez   :

1. Le double tube en carton (8mm x 16cm) : il faut retirer le tube interne (du tube externe), retirer le bouchon en plastique au fond du tube et casser le bouchon de terre à l'entrée du nid (en le serrant avec les doigts).  Appuyez doucement pour savoir s'il est bien rempli (vous  éviterez de gaspiller un tube s'il n' y a qu'un seul cocon*).  Ensuite, si le nid contient plusieurs cocons vous retirerez la spirale du carton du tube interne (pour plus de détails voir le manuel d'utilisation des Chalets). *Pour les tubes internes qui sont occupés par seulement un ou deux cocons au fond des  tubes, vous pouvez juste défaire la partie contenant les cocons et utiliser la partie du tube toujours intacte. Pendant les périodes froides et pendant la nuit, les mâles peuvent les utiliser pour s'abriter en attendant le soleil.
2. Les tubes en carton pour les professionnels (10mm x 26 cm) : ces tubes sont pour les Osmiculteurs confirmés et les professionnels. Ils sont trouvés dans les grands nichoirs  pour maintenir les grandes populations destinées à polliniser les vergers.  Dans ces nichoirs il n'y pas de tube externe,  et ils sont nettoyés comme les tubes interne (voir au-dessus)
3. Les roseaux sont choisis pour être facile à ouvrir. Si vous retirez au moins la moitié de la matière du roseau sur la largeur, les cocons seront libérés facilement.
4. Les tiroirs des Dortoirs - après avoir dévissé le toit du nichoir et séparé les 4 ou 7 tiroirs (20 tunnels ou 35), vous allez voir que certains des cocons sont plus faciles à retirer que d'autres. C'est encore plus difficile si la terre des parois a bien séché - l’argile dans la boue humide sélectionné par les abeilles peut effectivement 'cuire' et peut devenir très dure. Pour ne pas abimer les grandes cocons (comme ceux des Osmia cornuta femelles trouvés normalement au fond des tiroirs), la meilleure approche est de casser - avec un cure-dent - les deux côtés arrière de la paroi, derrière le cocon.  Le cocon est souvent ancré par quelques fils de soie sur le devant de la paroi et va plus facilement se déloger. Sachez aussi que les larves/les futures abeilles s'orientent avec leur tête vers l'entrée du nid, donc si on met un peu de pression avec le cure-dent, il vaut mieux que ce soit à l'arrière du cocon.

Si vous voyez beaucoup d'acariens (dans les Dortoirs) : retirez d'abord les cocons qui sont entre les parois intactes (là ou le risque de contact avec les acariens est réduit) et après, occupez-vous des cocons où les débris sont partout. Selon le niveau de  propreté du cocon - par exemple s'il y a des mites ou des petites larves (des mouches) tout autour - vous allez examiner et nettoyer plus soigneusement la surface du cocon pour éliminer les nuisibles qui veulent émerger en même temps que votre population d'abeilles. 

Les découvertes sont fascinantes. En vous donnant le maximum d'informations pour cette phase comme référence, vous ferez un bon nettoyage, développerez et maitriserez  les connaissances qui sont au cœur du travail de l'Osmiculture.  Pendant l'examen des tunnels vous allez voir :

A/ Des débris du nid à nettoyer

Quand on ouvre les nids, il y a souvent des débris autour des cocons.  Ce sont:

• les résidus de pollen non-consommés,
• des parois intérieures qui se cassent pendant l'ouverture et,
• de la matière plutôt noire (les excréments secs végétaux de la larve).

Si vous ouvrez le tunnel sur le côté où ils se sont accumulés, cette matière noire est souvent le premier signe qu'un cocon se situe dans la cellule. Voici un exemple de ces débris visibles à la base des cocons :

...et voici une image où les débris cachent totalement la vue des cocons, mais leur présence signale la réussite:

C'est le résultat d'un régime végétarien et il n'est pas nécessaire de nettoyer ou de retirer les cocons s'il n'y a pas plus que ces débris.  Si votre boite à cocons est assez longue pour contenir le roseau intact vous pouvez y laisser ce type de tunnel et les abeilles sortiront toutes au printemps. Ce type de tunnel, avec des cocons bien visibles et en bonne santé n'est pas très commun.

Nous allons aussi voir le contenu quand le pollen où les parois cassées, peuvent en cacher plus. Dans ce cas nous allons retirer les cocons pour voir leur état, vérifier l'espèce et se rassurer qu'il n'y a pas de parasites cachés derrière ces cocons.

B/ Les stocks de pollen non-consommés - souvent nous retrouvons des stocks de pollen intacts dans les nids. Il y a plus de pollen stocké au fond du tunnel pour les futures femelles que pour les mâles à l'avant. Voici une petite collection que l'on va probablement trouver en nettoyant une cinquantaine de roseaux.

Les raisons pour lesquelles ces stocks ne sont pas entièrement ou partiellement consommés sont les suivantes :

1. L'erreur de la femelle - elle oublie de pondre l’œuf (sénilité ou distraite par la pression des concurrents) ou elle n'en a plus mais elle va continuer à travailler jusqu'à sa mort.
2. Le manque de mâles - pour produire une future femelle, il faut que l’œuf soit fertilisé.  Quand nous voyons un cocon avec une quantité importante de pollen toujours en place, une hypothèse est que la femelle avait stocké assez de nourriture pour une future femelle mais elle n'a plus assez de sperme pour fertiliser l’œuf et le résultat sera un plus petit cocon mâle.
3. Par des causes naturelles - on ne peut pas deviner toutes les causes, mais l’œuf/la jeune larve est très fragile. Elle ne peut pas se déplacer  et comme l’œuf est pondu sur la nourriture collante du stock de pollen et nectar, si elle tombe,  elle ne va pas pouvoir se nourrir.
4. Nous - le nichoir est trop exposé au soleil - les chocs thermiques sont fréquemment une cause de mortalité - le soleil du matin est bénéfique pour le réveil de l'adulte mais si le nichoir est trop exposé à la chaleur élevée de la mi-journée, les larves peuvent cuire dans la vapeur du nectar. Pour plus de détails sur le meilleur positionnement. 
   
5. Chocs physiques - il est conseillé de déplacer les tunnels contenant les nids hors de portée des parasites à la fin de la saison.  Quand il y a plusieurs tunnels bouchés, quand le Chalet commence à être rempli et qu'il manque des espaces pour les abeilles, on peut mettre de nouveaux tunnels propres en place, ou élargir votre collection de nichoirs.  Cependant il faut retirer délicatement les tunnels bouchés des chalets, un par un, pour les mettre en sécurité (mais il ne faut pas désorienter ou stresser les abeilles en enlevant tous leurs repères). Il faut surtout éviter les chocs physiques pendant le déplacement. Transportez les tunnels verticalement avec les bouchons vers le ciel pour éviter que les jeunes larves tombent de leur nourriture. Dans le pire des cas, si le roseau tombe les larves les plus fragiles seront tuées. Je l'ai fait une fois - et le résultat a été des stocks partiellement mangés (à droite) et plus de larves.

C/ Les parasites

Actifs pendant la phase de nidification de l'abeille maçonne au printemps, quatre parasites sont plus prolifiques ; leurs attaques sont plus conséquentes car le nid est souvent sans protection quand l'abeille est en train de butiner. Il est important de voir cette page/fichier de parasites ici pour des explications de leur cycle de vie.D/ Les phénomènes difficiles à identifier - j'ai créé une deuxième page sur les parasites, prédateurs et colocataires moins communs ici. Ils arrivent en général au début de l'été, et vont essayer d'attaquer le nid par l'extérieur.

Après avoir lu la page sur les parasites et les colocataires, si vous n'arrivez pas à identifier quelque chose, il y a aussi un forum.

E/ Des résultats qui méritent d'être notés (dans le 'fichier de comptage').  Si vous participez à cette activité, nettoyez les tunnels un par un pour ne pas oublier ce qu'ils  contiennent.  Pour bien remplir les différents champs, consultez les infos (en bas) pour savoir distinguer entre les mâles et les femelles et, pour un printemps sans soucis, les espèces.  Ces chiffres vont vous :

1. Aider à calculer les besoins de vos abeilles au printemps (en terme de tunnels)
2. Suivre l'évolution de votre population, et
3. Fournir une source importante d'informations plus tard sur le repeuplement de votre environnement.

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Voir après: Les quatre parasites principaux et Les parasites mineurs et colocataires pour identifier le contenu, suivi par La préparation et gestion des cocons viables et la remise en état des abris pour le printemps.

A noter : Si vous n'êtes pas certain de vouloir nettoyer les tunnels, lire l'introduction aux actes de l'Osmiculteur lié au pourquoi. Si vous n'êtes pas sûr de vouloir entretenir une grande population, plus de 100 abeilles solitaires par exemple (n'oubliez pas qu'une ruche d'abeilles à miel va contenir 20 000 à 60 000 abeilles), devenez un donateur de cocons pour aider nos efforts à encourager leur utilisation et potentiel, dans la production des fruits "bio".

Pendant la période mai/juin quand les abeilles du printemps ont fini leur travail, d'autres créatures vont faire leur apparition autour de vos nids d'abeilles solitaires car les tunnels regorgent de nourriture. Ce sont des parasites qui attaquent les nids par l'extérieur.

Les abeilles qui choisissent les hôtels à insectes (non-gérés) sont non-seulement attaquées par les quatre espèces les plus prédominantes au printemps (citées auparavant selon l'histoire naturelle de la région), mais elles seront probablement anéanties par l'écologie de prédateurs et de parasites qui émergent au début de l'été.

Il y aura aussi d'autres insectes qui ne chercheront pas à profiter des abeilles mais qui utiliseront les mêmes espaces. Je les appelle les colocataires.

Il est certes fascinant de voir toutes ces interactions si l'on est Entomologiste, mais en tant qu'Osmiculteur nous prenons l'attitude que notre priorité est la santé et le repeuplement de nos chères abeilles.  Par contre, grâce à la collecte des nichoirs et à la petite taille de notre population, la plupart de ces autres créatures ne sont pas attirées en masse et ne posent pas de vrai difficulté à notre activité quand nous débutons. Nous avons le temps de nous informer sur leur cycle de vie.

Je vais vous présenter brièvement ces autres animaux - en partie nous ne constatons pas leur vie très discrète autour des nichoirs et aussi leur impact est presque minimal lorsque nous mettons les tunnels hors de leur portée. Donc, j'espère vous donner le savoir qui vous permettra de retirer vos nichoirs à la bonne période - dès l'apparition de ces prédateurs et parasites - ceci par rapport à votre environement et vos conditions locales.

C'est une page développée au fur et à mesure ;  je vous donne le nom des créatures citées dans la littérature, dans les réseaux d'Osmiculteur et les photos que j'ai eu moi-même, mais je vous laisse un peu de recherche pour que vous vous informiez de leurs activités et de leur cycle de vie.

Guêpes

Nous avons appris que les espèces de guêpes qui s'intéressent à nos pique-nique (Vespula vulgaris ou V. germanica) - et les frelons - sont des méchants si dérangés, mais ce sont des guêpes sociales. Un projet avec nos abeilles va nous ouvrir les yeux sur le monde des guêpes solitaires : elles sont plutôt discrètes, farouches et jamais agressives. En tant qu'être humain, nous n'avons rien à craindre de leur présence dans nos tunnels.  Parfois pour nos abeilles, oui, mais pas pour nous.

Les guêpes "coucou"

• La famille des Chrysididae est composée de plusieurs centaines d’espèces de guêpes solitaires. Ces petites guêpes avec des couleurs métalliques, vont plutôt pondre très peu d’œufs dans le nid de nos abeilles, mais quand les œufs écloront, les larves vont tuer la larve d'abeille et vont diner sur le stock de pollen. Nous allons souvent voir les adultes pendant l'été en train de chercher les trous entre les briques des vieux bâtiments. Elles fouillent les trous très rapidement et quand elles sont attaquées par leurs prédateurs elles sont un des rares insectes qui se roulent en boule pour se protéger.

Les autres Chacidiens

• Leucospidae (ref: Leucospis dorsigera et L. affinis) - trouvé de temps en temps dans les populations gérées (heureusement dans le bocal des cocons suspects - image à droite- elles sont loin d'être aussi prolifiques que les monos mais mes collègues aux États-Unis ont l'habitude de les voir.

  

• Melittobia acasta - elle peut être très destructrice dans l'élevage de bourdons et abeilles solitaires dans des conditions artificielles, mais je n'en ai pas l'expérience. Selon des références, une fois que M. acasta est observée, il est souvent impossible de sauver les colonies de bourdons en raison de son cycle de vie rapide, sa capacité de reproduction élevée (400 à 600 descendants par ou la cellule hôte) et la prédominance de femelles.

Les guêpes 'colocataires' du nichoir

Mexicana isodontia

• cette espèce n'est pas native d'Europe mais est arrivée dans les années soixante. D'une très jolie couleur bleue métallique elle cherche des sauterelles et crickets qui sont anesthésiés et stockés dans les tunnels pour la larve de la guêpe.

Les Eumenidae

• De la famille Eumenidae (Ancistrocerus sp. et Symmorphus sp.) sont les colocataires des abeilles solitaires et ne sont pas des prédateurs.  Elles cherchent à peu près les mêmes dimensions et types de tunnels.  Elles sont noires avec des bandes fines jaunes mais il est très difficile d’identifier l'espèce exacte, sauf pour un expert (voir A. parietum). Si vous ne voyez pas l'adulte, le premier signe de leur présence parmi vos tunnels est la présence d'un bouchon concave et très lisse (en comparaison des bouchons rugueux et convexes de nos abeilles).  Nous retrouvons souvent trois capsules à la fois, la matière est très fine et fragile construite d'une couche unique avec une paroi en terre. Ces guêpes ne deviennent pas adultes avant mai et donc nous trouvons des asticots blancs ou jaunes à l'intérieur des capsules pendant notre nettoyage.
• Guêpes du potier - il y a aussi des espèces qui construisent des 'pots' en terre à l'intérieur du tunnel.
• Sapyga - ex. S. clavicornis - un exemple vu, mais cité comme assez connu au Royaume-Uni parasitant les abeilles rouges.

Coléoptères

• Ptinus fur (au Royaume-Uni) les larves de ces coléoptères ont été identifiées dans les nids d'Osmia rufa.
• Coccinellidés (ex. C. septempunctata) qui y abritent pendant l'hiver.
  

De temps en temps nous voyons aussi des larves 'poilues' qui se comportent apparemment comme les charognards ; mangeant les résidus de pollen dans les cellules des nids non-complétés, même les débris des cocons vides (aucune évidence qu'elles attaquent directement les cocons d'abeilles vivants).

Deux références, citant des coléoptères qui 'parasitent' les nids des abeilles maçonnes, parlent des espèces qui apparemment ont des larves similaires :

• Megatoma undata, et
• Trogoderma glabrum

Mouches :

Anthrax anthrax - (aussi A. Binotata) - avec un nom étonnant, les veines ou structure des ailes de ces mouches sont assez jolies. Elles ne sont pas une grande menace pour nos abeilles arrivant pendant l'été, mais si vous laissez les nichoirs avec les nids d'abeilles maçonnes de printemps en place pendant l'été (qui est fortement déconseillé à cause de l'écologie parasitaire) un nid qui à été ouvert par la mouche sournoise va exposer les cocons à cette prédateur.

Les fourmis

Attiré par le pollen qui tombe devant les nids, plusieurs espèces ont été répertoriées. Dans mon projet à Valence elles viennent même faire leurs nids à l'intérieur des tunnels pour y passer l'hiver.

Les espèces notées ailleurs :

• Formica cunicularia
• Formica balcanina

Les Champignons

• Ascosphaera - des champignons quelquefois associés avec les nids d'abeilles solitaires.

 Autres bestioles :

• Le pince-oreille (Forficula auricularia) est plutôt un charognard présent a partir du début de l'été et parfois vu dans les nids de Mexicana isodontia, vivant et mort. Le relation entre ces deux espèces n'est pas encore clair.
• Poisson d'argent (Lepisma saccharina) de temps en temps - aucune évidence pour l'instant qu'ils sont là pour poser des problèmes à nos abeilles.
• Les cloportes également là, pour venir se réfugier pendant l'hiver,
• Les jeunes escargots qui viennent s'abriter pendant l'hiver, et
• Les araignées.

Les oiseaux insectivores

Nous avons parlé des antichambres qui existent dans les nids d'abeilles (dans 95% des structures internes). Voici les raisons pourquoi elles les abeilles qui les mettent ont été sélectionnées par la nature  :

• Mésange charbonnière (Parus major) .
• Pie bavarde (Pica pica) ;
• Les pics de la famille Dendrocopos ;
• Bergeronnette grise (Motacilla alba).

Nous trouvons parfois des tunnels à moitié retiré des autres tunnels (surtout pendant l'automne et l'hiver). Il est toujours utile d'avoir des tunnels bien serrés dans l'abri pour fournir une bonne résistance et éviter qu'ils tombent sur le sol.

Dans certaines régions et selon l’espèce d'oiseau présente, les personnes qui relâchent les abeilles solitaires des grands abris sont obligées de mettre un grillage sur l'abri, devant les nichoirs ; à une taille et une distance qui ne peux pas gêner l'arrivée des abeilles, ni endommager leurs ailes pour éviter les pertes causées par ces oiseaux.

Les rongeurs qui aiment manger les roseaux pleins de protéines et un peu sucrés seront également attirés par les boites à cocons qui ne sont pas très solides surtout les boites à camembert non protégés.  Parmi d'autre raisons, j'ai conçu mes boites à cocons à cause de la potentielle dévastatrice de ces animaux (une leçon dur que j'ai malheureusement eu en 2008).

Si vous trouvez des colocataires non-identifiés, merci de nous les signaler dans le forum.

> Retournez à la phase nettoyage ou à la page principale de la Zone d'Osmiculteur.

Les personnes qui ont essayé d’aider les abeilles solitaires sont souvent très contentes de constater que, au premier abord, c’est une activité simple – simple à mettre en place du bois percé ; simple à mettre en place un hôtel à insectes, acheté dans un centre de jardinage ou autres. Les insectes arrivent, quelques trous apparaissent soudainement bouchés et le travail fait pour l’environnement est satisfaisant et semble fini.

L’abri restera en place dans le jardin et la prochaine saison il y aura de l’activité de la part des abeilles qui tourneront autour des tunnels et plus de trous seront bouchés.Pour la saison suivante, de plus en plus de tunnels resteront bouchés mais il y aura beaucoup moins d’abeilles chaque année, jusqu’au moment où la population n’existera plus.

La diminution annuelle de la population des abeilles

Ceci est dû tout simplement, à l’écologie autour des espèces ou plus précisément, la vie parasitaire qui veut profiter du travail des abeilles. Les parasites arrivent tôt ou tard pour essayer de voler le stock de nectar et de pollen ramassé par les abeilles ou pour manger de la protéine en forme de larves d’abeilles ou même manger vivante les adultes dans les cocons.  Cela se passe pendant la vie et la nidification des femelles ou après leur départ jusqu’à la fin de l’été. C’est la face cachée de la vie des abeilles solitaires qu’on ne peut pas deviner si nous n’examinons pas l’intérieur des nids.

L’impact des parasites

La plupart des attaques parasitaire ont un impact fatal sur un individu dans sa cellule – faite de terre, de feuilles, de pétales, de résine etc. (selon l’espèce d’abeille solitaire). Les attaques viennent des espèces de mouches, de mites, des larves de coléoptères et des guêpes. Dans les tunnels linéaires cela peut également engendrer la mort des jeunes abeilles bloquées derrière cette cellule.

Le problème des parasites ne s’arrête pas là ; au printemps suivant, l’émergence des parasites adultes parmi le groupe de nids (tunnels) d’abeilles va sérieusement menacer la future existence de cette nouvelle population. Les mouches sont tout de suite présentes, les espèces de guêpes attendent aussi leur tour. En émergeant de leurs cocons et des tunnels les jeunes femelles qui sont pour la plupart placées au fond des tunnels, devront traverser les cellules mortes et quelquefois celles parasitées de mites qui vont s’accrocher à leurs corps. L’infestation sur l’abeille peut devenir un vrai fardeau, l’empêchant de voler et en infestant le pollen qu’elle a butiné, gâcher tout son travail de nidification.

l’Osmiculture – la responsabilité exprimée

Des femelles infestées de mites, ou mortes affamées dans leurs tunnels sans jamais voler n’est certes pas le résultat souhaité par les propriétaires d’hôtels à insectes. Inviter la nature par des nichoirs installés chez soi, n’est pas un geste anodin mais une responsabilité prise, faite d’actes basés sur la compréhension de l’animal et pas seulement par l’autosatisfaction (qui arrivera quand l’animal et la population s’épanouiront).  Dans notre cas, devenir Osmiculteur - au moment ou des écosystèmes sont fragilisés et que la qualité de notre nourriture semble compromise - est de reconnaitre cette responsabilité envers nos abeilles.  Le contexte de nos gestes est complexe, mais heureusement, les actes sont simples.

La suite: La Phase Nettoyage

Dans les cellules vous allez voir d'autres 'phénomènes' à part les cocons. Nous allons d'abord identifier les quatre espèces de parasites les plus communes et les plus dévastatrices pour les abeilles maçonnes du printemps.

Il y aura d'autres profils de nuisibles moins communs (et moins menaçants pour la population) souvent plus cachés dans les nids, et aussi les colocataires des abeilles solitaires regroupés sur une autre page.

Les quatre principaux parasites

1. La mouche sournoise (poils frisés + asticots collants)
2. Les mites de pollen qui font de l'auto-stop (que du 'pollen' décoloré)
   
3. La larve qui mange des cocons (de grands asticots oranges)
4. Des trous dans les cocons et les tunnels détachés (le mono)

Avec le nettoyage, chaque année nous allons gagner une bataille et réduire leur impact sur notre population d'abeilles, mais avec des populations sauvages qui habitent autour de nos nichoirs les parasites seront de retour tôt ou tard.  Avec les efforts que nous prenons pour nettoyer les nids à notre charge, nous retarderons leur présence, faciliterons la bonne santé de la population de nos futures abeilles, et augmenterons la taille moyenne de nos spécimens. De cette façon nous gagnerons la guerre contre la diminution des populations de ces abeilles.

1/ La mouche sournoise

Cacoxenus indagator - détecté par la présence des 'poils frisés' et les asticots collants

C'est une cousine de la mouche du vinaigre, de la famille Drosophilidaes. L'émergence de cette mouche kleptoparasitaire arrive en même temps que la cornue (O. cornuta) en mars, mais elle est présente jusqu'à la fin juin pour les nids d'Osmia rufa. Étant sournoise, elle va attendre le départ de l'abeille femelle -  en traînant souvent sur le côté du nichoir - pour aller dans le tunnel et déposer jusqu'à 30 œufs minuscules, sur le stock de pollen et de nectar.  Elle est très rapide sur ses pattes, sachant qu'elle doit quitter le nid avant le retour de l'abeille. A cause de la différence de taille, elle va éviter d'être trouvée en flagrant délit - je n'ai vu qu'une seule fois un accrochage entre une mouche et une abeille à l'entrée d'un tunnel.

Contre les bouchons : Même après le départ de l'abeille et le tunnel bloqué par un bouchon épais, cette mouche possède une qualité étonnante pour faire des brèches dans les bouchons d'un nid en terre. Elle trouve les fissures, elle insert sa tête et la gonfle avec du sang pour faire tomber le mur. Avec la persistance d'un mineur pendant un jour ou deux, le tunnel sera éventuellement ré-ouvert et compromis.  C'est une des raisons pour laquelle il faut retirer vos chalets ou dortoirs dès que vos abeilles ont fini leur travail.

Niveau de risque : avec les mites de pollen, elle est un des deux principaux coupables de la destruction des populations d'abeilles solitaires, ce risque est visible dans les hôtels à insectes non-gérés. Et même quand nos populations sont bien gérées et nettoyées, il y aura une population sauvage. Notre nettoyage va beaucoup aider les cornues qui auront deux semaines sans ces mouches, mais la population d'abeilles rouges, actives à partir de mi-avril,  peut quand même perdre jusqu'à 10% de ses cellules.

Nettoyage : les cellules infestées sont faciles à repérer par ces 'poils frisés' de la couleur orange. Par contre, leurs petites larves peuvent facilement se cacher dans les coins des cellules, aux parois du nid (cassé ou intact).  Si vous avez une grande boite à cocons et vous décidez de laisser les cocons dans leur roseaux, vérifiez bien que les cellules nettoyées sont bel et bien désinfectées. En contre partie, ces larves de mouche ne s'intéressent pas aux larves d'abeilles, seulement au stock de pollen ; par conséquent il faut aussi vérifier s'il n'y a pas de petits cocons, cachés dans ces poils frisés, qui vont produire des spécimens capables de voler, mais seront probablement incapables de se reproduire. Je mets ces cocons souvent de 5 mm de longueur dans le bocal, pour éviter qu'ils se perdent avec les grands.

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2/ Les mites de pollen qui font de l'auto-stop

Chaetodactylus sp. - détecté par la présence du 'pollen' décoloré.

Les mites des abeilles solitaires sont des mites de pollen. Elles ne sont pas celles d'Apis mellifera - le Varroa destructor originaire du Sud-est de l'Asie - qui piquent et se nourrissent des adultes et des larves.  Les mites de nos abeilles sont entièrement d'une autre espèce : Chaetodactylus osmiae*.  Ces mites sont présentes sur les fleurs et consomment du pollen, elles s'accrochent sur les poils des abeilles sauvages qui butinent ces mêmes fleurs. En arrivant dans le nid, elles quittent l'abeille et vont profiter de l'humidité du stock de nectar et de pollen  pour se reproduire et passer l'hiver en sécurité. Une fois présentes en quantité elles vont attaquer la jeune larve d'abeille, se multiplier et occuper entièrement l'espace de la cellule.

Au printemps, les abeilles derrière les cellules sont obligées de passer à travers ces cellules pleines de mites. Les mites s'accrochent et le cycle recommencera. Nous voyons parfois des images de ces pauvres abeilles alourdies par ces mites.

Quand une abeille est infestée par les mites, elle a non-seulement du mal à voler avec ce fardeau, elle s’épuise rapidement mais tout son travail pour une future génération peut être futile et peut être condamnée à mourir. Une raison de plus pour notre intervention dans l'intérieur du nid.

Combat contre les mites : Les dortoirs ont plusieurs avantages pour attirer l'abeille - une meilleure densité de cellules et cocons par mètre de tunnel et une protection importante contre la guêpe "mono" dévastatrice (plus tard). Quand même, dû à la structure solide du bois qui va absorber et retenir l'humidité, on a tendance à voir plus de cellules infestées par les mites dans les plateaux en bois par comparaison avec des tunnels détachés. En contre-partie les tunnels des dortoirs ont un rendement de cocons plus dense.

Nettoyage simple : quand nous découvrons des cellules avec des mites entre des cocons, la meilleure chose à faire est de verser le contenu des cellules sur le papier journal de votre surface de nettoyage.  La plupart du temps le contenu va tomber facilement.Vous allez peut-être voir que cette poudre de pollen digéré va légèrement grouiller pendant une seconde ou deux car les mites ne sont pas visibles à l’œil nu, étant transparentes dans cette phase.  Nettoyez le reste du tunnel avec un cure-dent ou une brosse pour bien vider la cellule.  Si vous nettoyez un tiroir, nettoyez toutes les cellules. Puis balayez la surface (rincez même vos doigts), avant de retirer les cocons. Il suffit que vous ne voyiez plus cette poussière de résidus sur la surface du cocon pour qu'il soit adéquatement débarrassé de ces parasites et prêt à partir dans la boite à cocons, en stockage. Une ou deux mites cachées sur la surface du cocon n'est pas un problème important. Si vous notez les résultats, n'oubliez pas de noter combien de cellules sont complètement parasitées.

Nettoyage avancé : pour les Osmiculteurs qui sont plus maniaques où qui ont une grande population, le nettoyage peut se faire avec un léger rinçage dans un bol d'eau tiède. L'étroitesse de la soie du cocon forme une barrière étanche contre l'eau (normalement la pluie) et les cocons vont flotter. Les débris autour des cocons vont se dissoudre, l'excès de pollen et la plupart des mites restantes seront emportées. Une étude a noté que ce traitement n'aura aucun impact sur la santé des abeilles au printemps.  Pour les plus expérimenté (au niveau commercial) une solution de 5% d'eau de javel est utilisé - ma préférence, si j'ai vraiment beaucoup de mites est de les retirer avec du sable fin, de les rincer et de bien sécher les cocons sur du papier, avant de les mettre dans la boite pour stockage.  Après, pour tuer les mites, chauffez le sable.

(*Autre espèces parfois identifié parmi les tunnels: Chaetodactylus krombeini)

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3/ La larve qui mange des cocons

Trichodes alvearius - de grands asticots oranges, presque fluo

De temps en temps, en observant l'activité autour de nos nichoirs, nous voyons d'autres créatures qui inspectent les tunnels. Leur rôle dans le système écologique n'est pas forcément évident tout de suite - si c'est une simple curiosité ou bien s'il y a des motivations plus sinistres.  En 2010 j'ai capté cette image :

J'ai éventuellement fait la connexion avec l'apparence d'une larve dans mes tunnels - c'était bel et bien un parasite et sa capacité était déconcertante. Pendant que je nettoyais les tunnels une larve de couleur mandarine, assez réactive à la lumière est apparue (ceci en contraste avec les larves des abeilles qui ne réagissent pas). D'après mes observations la larve de Trichodes alvearius est capable de traverser les parois du nid d'abeille et de manger vivant jusqu'à cinq cocons.  Cette première année j'ai noté que 124 abeilles ont perdu leur vie - ce n'était que 6% de ma population, mais si cette perte a été causée par un seul spécimen adulte, on peut aisément imaginer le dégât probable au  printemps prochain si cette future génération était laissée pour devenir adulte. Une autre chose qui peut rendre la tâche de nettoyage difficile est qu'on ne trouve pas la larve facilement - si elle a traversé le nid de cocons bien au milieu des tunnels, la combinaison de débris et l'extérieur des cocons intacts peut cacher leur présence.

Pour bien les éliminer il faut trouver la larve et examiner tous les cocons dans la ligne du nid. En cas de doute, si un cocon suspect est attaqué et semble vide, on peut le rouler entre les doigts pour savoir s'il reste de la matière.

(**Autre espèce : L'adulte de l'espèce Trichodes apiarius a une apparence très similaire, mais jusqu'à maintenant il n'y a aucune évidence qu'elle partage le même régime.)

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4/ Des trous dans les cocons et le tunnels détachés

Monodontomerus obscurus - une guêpe parasitaire qui a deux générations dans l'année, surnommé le "Mono"

La deuxième alerte donnée par ce projet, vers le début de l'été, est plus ou moins déclenchée par l'apparence de cette guêpe dans le bocal des cocons suspects surveillés (ainsi que la diminution des activités des Osmia rufa).

Son nom vernaculaire par mon réseau est le mono. C'est un chalcidien (de la famille Chalcidoidea) qui cherche à parasiter les larves en train de consommer les stocks de pollen pour pondre des œufs à l’intérieur. Elle a un mécanisme surprenant - elle va marcher sur les  tunnels pour chercher avec ses pattes les vibrations qui signalent la position d'une larve d'abeille en train de croquer le pollen.  Puis son ovipositeur est utilisé pour percer le mur du tunnel et déposer plusieurs œufs dans la larve. L'abeille est toujours parasitée en phase larve par le mono, avant qu'elle devienne adulte - par conséquent, en examinant le cocon, nous n'allons jamais trouver d'exosquelette présent sous la soie du cocon. La première génération de mono, (fin mai/juin) va prendre moins de 2 semaines pour devenir adulte puis, en mâchant le mur du cocon et faire un trou, elle va sortir du tunnel.

Il est rare de ne retrouver qu'un seul cocon compromis dans un tunnel ; souvent la moitié des tunnels à côté sont aussi compromis ou suspects, par leur forme rétrécie. Cela suggère que la première génération va passer à l'intérieur du tunnel pour parasiter les cellules à côté, ou bien que la femelle a trouvé l'épaisseur du mur extérieur du tunnel assez mince pour détecter et attaquer d'autre larves.

Les infestations sont vues dans les hôtels à insectes qui ont été exposés et laissés dehors pendant l'été. Si vous avez réagi correctement après l'alerte de l'été - en mettant votre chalet hors de portée de la première arrivée de ces parasites - vous réduisez considérablement la chance de voir ces parasites dans vos tunnels. Si vous avez des dortoirs les risques sont beaucoup réduits - les Monos n'ont presque pas d'accès au tunnels directement à côté des cellules. S'il y a une brèche à l'entrée fait par une mouche, c'est toujours théoriquement possible, mais moins probable si les mouches sont déjà présentes.

L'identification de l'infestation : Si vous voyez des trous dans les murs de vos tunnels en papier Kraft ou carton (comme dans la première image), c'est un signe probable que la première génération de ces parasites est déjà sortie et qu'au moins 80% des cocons à coté sont compromis. Les murs des roseaux sont plus épais et durs et vous aurez plus de mal à repérer la sortie de la deuxième génération. Il y a deux façons de confirmer la présence actuelle ou historique des monos dans les tunnels :

1/ Une technique conseillée par des collègues américains ("candling") qui ont des espèces plus petites que nos cornues comme l'abeille rouge, est d'utiliser une très forte lumière, la placer derrière les cocons suspects et essayer de deviner en silhouette la forme de l'abeille (déjà adulte en octobre). Pour les monos vous allez peut-être voir le cocon vide (la 1ère génération est partie) ou bien les silhouettes de plusieurs mini cocons à l'intérieur. Je n'arrive pas à maitriser cette technique d'une manière fiable - peut-être que je n'ai pas de lumière assez conséquente ou peut-être que pour nos cornues - la plupart de mes abeilles - il y a au moins deux épaisseurs de soie, ce qui rend la traversée de la lumière plus difficile.

2/ Pour identifier si les cocons suspects ont du mono ou d'autre parasitage, ma technique est de rouler les cocons entre mes doigts en augmentant légèrement la pression. Avec le cocon en bonne santé, il y a une résistance d'une manière uniforme autour des murs (l'exosquelette de l'adulte). Si le cocon est vide il va s'effondrer totalement. S'il cède d'un côté mais pas de l'autre, il est possible qu'il y ait un parasite dedans, mais pas d'abeille.  S'il cède au milieu - nous allons trouver le cocon déjà un peu concave (souvent pour l'abeille rouge) - il y a peut-être  une abeille vivante à l'intérieur mais par précaution et surtout si le cocon est trouvé parmi ceux qui avait des trous,  je vais le mettre dans le bocal.

La chose la plus importante est d'éviter d'exposer les cocons aux parasites à la fin de mai/juin. La plupart des abeilles ont diminué leur activité. Il faut donc les retirer et autant que possible, les mettre dans un endroit où les parasites ne vont pas les trouver pour le reste de l'été.

(*Autre espèces parfois identifié parmi les tunnels: Monodontomerus dentipes)

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• Les parasites mineurs et colocataires des abeilles maçonnes, ou
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